mardi 16 septembre 2008

Vingt ans plus tard...

T’as des enfants? Des cheveux gris?
Tu as connu beaucoup de filles?
Tu deviens quoi? Beaucoup changé?
Et tu fais quoi comme métier?

Tu penses a moi... c’est évident.
Et pourtant ça fait si longtemps...
Retrouverait-on notre amitié
Ou faut-il tout recommencer?

On n’est plus les mêmes enfants
(On est même adultes maintenant!)
En fin de compte, vaudrait-il mieux
Ne rien attendre de nous deux?

Garder intacte le souvenir?
Si on n’avait rien à se dire?
Laisser tout ca dans le passé...
Ou bien au cas où... tout risquer?

Vingt ans plus tard

T’as des enfants? Des cheveux gris?
Tu as connu beaucoup de filles?
Tu deviens quoi? Beaucoup changé?
Et tu fais quoi comme métier?

Tu penses a moi... c’est évident.
Et pourtant ça fait si longtemps...
Retrouverait-on notre amitié
Ou faut-il tout recommencer?

On n’est plus les mêmes enfants
(On est même adultes maintenant!)
En fin de compte, vaudrait-il mieux
Ne rien attendre de nous deux?

Garder intacte le souvenir?
Si on n’avait rien à se dire?
Laisser tout ca dans le passé...
Ou bien au cas où... tout risquer?

dimanche 8 juin 2008

Et si veiller tard devenait moins triste...?

Veiller Tard III

Le 8 juin 2008
A Hélène… bien sûr !
A JJG aussi pour ces chansons si belles qui m’ont tant inspirée et qui renferment tant de merveilleux souvenirs…


La lueur immobile d’un jour qui s’achève
On commence là aussi mais cette fois c’est bien mieux
Cette fois c’est ensemble qu’on partage les rêves
Cette fois on ne dira plus qu’ « au r’voir », pas « adieu »

Ces sourires où la complicité se dessine
Les visages aimés sur les vielles photos
La langue tirée d’une petite sœur coquine
Ces amitiés si chères et ces rêves d’ados

Ces souv’nirs oubliés qui reviennent à la charge
« Confidentiel », « Famille » et puis « Puisque tu Pars »
Toutes chantées avant qu’on ne se perde au large
Ces chansons qui encore peuvent nous faire veiller tard

Ces paroles enfermées que cette fois on libère
Ces regards insistants – là, rien n’a trop changé –
Se savoir aimé quand une grand sœur nous serre
Ces larmes de solitude qui n’ont plus à couler

Ces ambitions passées, comme ces jouets fragiles
Qu’en tremblant en peu on retrouve au grenier
Qu’on dépoussière comme ces poèmes venant de l’île
Ces lettres qu’on relit… tous ces mots par milliers

Ces si précieuses nuits qu’on passe à se retrouver
Ces retrouvailles, cette fraternité si rare
Ces liens de toujours qu’on retrouve si volontiers
Raisons beaucoup moins tristes de veiller tard…

jeudi 29 mai 2008

Retour aux Mouyons

Au Camp des Mouyons
Octobre 1991
A chanter sur l’air de « Aux Champs-Elysées », de Joe Dassin


Je m’baladais vers les Mouyons
M’sifflant un p’tit air vagabond
Et c’est là que j’ai rencontré
Le rire l’amitié
Et surtout il y avait Anne-Laure
Et les Ados et depuis lors
Je n’ai pas quitté en pensée
Ce camp d’été

Au camp des Mouyons
Au camp des Mouyons
Les bavardages les VTT les bricolages les randonnées
Plus d’anglais et plus de versions
Au camp des Mouyons

J’ai fait connaissance de Marianne
De Germain de Christine et d’Anne
Vous m’avez tous tellement plu
Dès que j’vous ai vu
Alors j’ai choisi de rester
Je ne l’ai jamais regretté
Et je suis devenue Ado
Belge et carolo

Au camp des Mouyons
Au camp des Mouyons
Les guitares et les veillées et tous ces moments partagés
La seule frontière c’est l’horizon
Au camp des Mouyons

Les jours filaient dans le bonheur
Dans la gaieté et la chaleur
Vint le moment des « au revoir »
Des boîtes de mouchoirs
Des « dis, Gilles, c’est quoi ton adresse ? »
Des « on reviendra », des promesses
Des derniers sauts dans la fontaine
… A l’année prochaine !

Au camp des Mouyons
Au camp des Mouyons
Le soleil les jeux de nuit la vaisselle… les amis
Le temps d’absence n’est jamais long
Au camp des Mouyons


Rendez-vous aux Mouyons

Septembre 1991
Inspiration de « Place des Grands Hommes » de Patrick Bruel


On s’était dit rendez-vous aux Mouyons
C’est que trois mois c’est pas long
On verra si en queleques journées
Vous avez vraiment changé
L’avion est parti moi aussi
J’veux pas croire à mon bonheur
Enfin r’voir Michaël et Jean-Christophe et Gilles
Mes meilleures amies et ma sœur
C’est fou c’qu’un paysage de France
Me rappelle mes plus belles vacances
Visage usé par les larmes versées
Comment survivre ces journées
C’est pas facile de vivre sans vous
Tell’ment dur qu’c’est à devenir fou
V’là le dernier petit p’tit bout d’chemin
Pourvu qu’je sois pas venue pour rien…

On s’était dit rendez-vous aux Mouyons
C’est que trois mois c’est pas long
On verra si en quelques journées
Vous avez vraiment changé

Si souvent rêvé à ce coin
A toi et a c’que tu deviens
Et Sonia qui voulait explorer la science
R’vient-elle à la vraie vie de temps en temps
J’suis impatiente de tous vous revoir
Et ca me tue vous pouvez pas savoir
M’rongeant les ongles fermant les yeux
Je pense a vous et soudain tout va mieux
Je me demande ce qui a changé
Qui est parti qui est resté
Peut-être qu’y a vraiment rien d’nouveau
Que tout est resté comme avant si beau…

On s’était dit rendez-vous aux Mouyons
C’est que trois mois c’est pas long
On verra si en quelques journées
Vous avez vraiment changé

J’ai connu des hauts et beaucoup beaucoup de bas
Des soleils et des pluies
Essayé d’obéir à mes propres lois
Je me suis même enfuie
Relu toutes vos lettres prés de mille fois
M’suis réveillée la nuit
Et toi Hélène qui étudiait si bien
Que tout l’monde aimait pour rien
As-tu passé tes examens
Et toi Anne-Laure et toi Maiwenn et toi Céline
Et toi Chantal… et toi Anne et toi Géraldine
Et bien voilà on s’est tout dit
On se quitte et on s’fait la bise
On rigole une dernière fois
Combler le vide de trois mois….

Et dans mon rêve je vois l’visage
De ma grande sœur devant moi
Elle me hante cette belle image
Et je lui crie « Attends-moi »
Attends-moi
Attends-moi

Et on s’est dit rendez-vous aux Mouyons
Parce qu’un an c’est pas si long
On aura peut-être vraiment changé
Mais on s’ra jamais étrangers
Ça jamais
Ça jamais
Ça jamais

Et si?

Née ‘y a vingt ans à Charleroi
Septembre 1991 ( 13 ans)
Avec mes excuses à Jean-Jacques Goldman !


Et si j’étais née ‘y a vingt ans à Charleroi
De deux parents pur sang ucclois
Aurais-je été prête à mourir pour mon pays
S’il fallait plus qu’une poésie ?

Nourrie d’espoir de rêverie et de musique
Bercée d’amour pour la Belgique
Aurais-je été de ces anglophiles passionnés
Prête à tout abandonner ?

Si j’avais grandi sur les rives de la Senne
Une Marianne ou une Hélène
Aurais-je eu le courage de quitter les miens
Faire face sans eux aux lendemains ?

Si j’étais née belge à Berchem-Sainte-Agathe
Rusée mais douce comme une chatte
Aurais-je lancé mon cri porté par le vent
« J’aime ce pays infiniment » ?

Je saurai jamais c’que j’ai vraiment dans mon cœur
Caché derrière mes rires mes pleurs
Le regard d’une amie d’une rivale ou d’une sœur
Un crépuscule une aurore
Serais-je de ceux qui discutent ou ceux qui sont toujours d’accord
S’il s’agissait de mon sort ?

Et si j’étais née ‘y a vingt ans à Charleroi
De deux parents pur sang ucclois
Aurais-je été prête a mourir pour mon pays
S’il fallait plus qu’une poésie ?

Aurais-je choisi la Belgique sans hésiter même un instant
Si j’devais changer de camp ?

dimanche 18 mai 2008

Quelques tres anciens poemes...

Introduction à mon premier cahier de poèmes (vers 13 ans)
« La poésie – un langage universel »


Chacun de nous abrite la poésie dans un coin secret de son cœur, même - surtout - ceux qui la rejettent… ou disent la rejeter.

Il n’est pas une
chose, un sentiment, un lieu où elle serait absente ; on la trouve où que notre regard se pose : dans un larme de givre sur la fenêtre ou dans le sourire d’un ami retrouvé.

La poésie, ce n’est pas une suite d’alexandrins et de rimes, mais les personnes, les souvenirs, les regrets et les joies cachés derrière.

La poésie, c’est lorsque l’on réunit toutes les véritables merveilles du monde – de la foi et l’amour a l’espoir et l’amitié – pour former un tout désormais indivisible.

La poésie, c’est une mélodie que l’on se rechante, un secret que l’on partage… et j’aimerais partager avec vous, à travers ces quelques lignes, un partie de moi-même qui vous était peut-être voilée…


Il pleut chez moi
Novembre 1991 (13 ans)

Dans ma ville il pleut
Il pleut dans ma ville
Mais c’est là que je me sens bien
Que je me sens le mieux
Même s’il pleut
S’il pleut dans ma ville
Et dans ma vie
Il pleut à Bruxelles
Une pluie fine
Une pluie éternelle
A Bruxelles il pleut
Mais c’est la que je me sens le mieux
Il pleut dans ma ville
Et dans ma vie aussi
Il pleut toujours un peu
Où qu’on soit
Mais il pleut sur Bruxelles
Il pleut des pourquoi
Des pourquoi eternels
De la pluie
Mais de la joie aussi
Il pleut tu vois
Mais c’est là que je me sens bien
Que je me sens le mieux
Sous ces joies éternelles
Il pleut sur Bruxelles
Mais c’est là que je suis chez moi
Malgré la pluie
Malgré moi aussi
Il pleut chez moi…


Ballade en ré mineur
Décembre 1991, 13 ans

Le rythme ne suit plus la mesure en six-huit
Les dièzes du morceau ont tous pris la fuite
Aujourd’hui les symphonies ont le cafard
Sans parler des triples croches ou des bécarres

Malgré eux sans doute les forte s’adoucissent
Mélancoliques les staccato s’alourdissent
Les si et les sol ne sont plus vraiment d’accord
Peu à peu à son tour un point d’orgue s’endort

Là-bas un crescendo soupire doucement
Un mezzo piano s’efface lentement
Soudain les prestissimo font place aux bémols
Alors que ré majeurs et arpèges s’envolent

Les allegro se taisent alors tout à fait
Ainsi que les clés de sol et les triolets
Et dans un coin à travers ce triste silence
Une gamme mineure pleure ton absence


La Marelle

A Hélène, cette grande sœur grâce à qui j’ai survécu bien des cours...
Juillet 1992 (presque 14 ans)


La somme des carrés
Des côtés de l’angle droit est…
Emilie se perd
Emilie s’enfuit dans les rectangles
De la marelle
Et tant pis pour les triangles
Ils n’auront qu’à aller jouer
Comme elle
Ils n’auront qu’à se trouver une grande sœur
Pour leur apprendre la marelle
Ces jeux de vieux que sont les théorèmes
N’ont qu’à…
Emilie s’est enfuie retrouver Esther
Sa grande sœur
Pour sauter ensemble a la marelle
Et tant pis pour les douze ans
De son prochain anniversaire
Apres tout personne n’est là pour la critiquer
Sauf Esther
Qui de toute façon ne la critiquera jamais
D’avoir gardé un cœur d’enfant
Parce qu’elle l’aime
Et qu’elle ne voudrait surtout pas la blesser
Et parce qu’il y a huit ans
Esther elle aussi répétait
Que dans un triangle rectangle…
Et elle rêvait elle aussi
A atteindre le ciel
Pour oublier
Les jeux de vieux
Les jeux de ceux qui n’ont rien compris à la vie
Qui s’imaginent que le bonheur
C’est ces hypoténuses ces règles ces pièges ces ruses
Mais ce n’est pas de leur faute
Sans doute n’ont-ils pas de grande sœur
Avec qui s’enfuir des sommes des carrés
De grande sœur qui leur apprendrait
Que malgré la géométrie
Même dans une classe rectangle
La somme du carré du rire échangé
Entre deux sœurs qui s’aiment
Qui se comprennent
Qui ensemble se moquent de Pythagore et de son théorème
Dans une classe rectangle
La somme du carré
De l’amour échangé
Vaut plus que la vie.


Souvenirs et Présent

Le 25 mars 1993, exactement deux ans après le départ de Belgique…

Les jours se succèdent.
La vie continue.
La marée monte.
Les souvenirs s’effacent.
Mais voilà que l’enfant revient les dessiner
L’enfance revient se dessiner
Au large
Dans le lointain passé
A l’horizon d’un passé
Qu’on croyait oublié
Un passé jauni par les années

Ils sont comme ça les souvenirs
Comme les marées
(Les amitiés présentes qui peu à peu
Ensevelissent celles d’hier et d’avant-hier)
Comme l’enfant
(L’enfant qu’on pense avoir été
Au temps du bon vieux temps)

Les souvenirs viennent et s’en vont
Mais ils se moquent
De la vie qu’ils emportent quand ils s’en vont
Et quand ils la ramènent
On n’en veut plus
On la rejette
On n’en a plus besoin
On a appris à vivre sans elle
A vivre de rire et d’amitié
A se passer du passé

Alors la mémoire s’endort.
L a marée descend.
Les souvenirs s’en volent
(Du moins quelque temps)
Les jours se succèdent.

La vie continue…


Sans Titre

Octobre 1995, 17 ans
A Anne-Laure


C’était si simple en ce temps-là.
J’écrivais ton nom,
Et j’an faisais un poème :
C’était l’acte le plus naturel du monde –
Presqu’un reflexe.
Je pensais à toi,
Et un poème naissait.
C’était si simple.
Et voilà que tout à coup,
Des Années plus tard,
L’envie me prend.
(Mon style me regarde :
Il ne serait pas poli de le décevoir.)
Alors voilà.
Encore un poème -
Dédié au bon vieux temps
Ou tout était si simple,
Ou vivre était aussi simple qu’écrire un poème,
Et écrire était un reflexe ;
Le bon vieux temps
Où on croyait tout savoir
Sur la vie, l’amour, et notre foi.
Alors qu’aujourd’hui,
Des Années plus tard,
Je viens juste de découvrir
Que j’ai encore tout ca à découvrir.
Il ne rimera pas, ce poème.
(Voilà trop longtemps que je n’ai pas fait rimer un poème.)
Mais ça n’importe pas.
N’importe qui peut faire rimer amour et toujours,
Amitié et sentier,
Anne-Laure et Aurore.
Ce qui est difficile, c’est de faire danser les mots
(Comme ton rire qui danse au fond de tes yeux bleus).
Et voilà.
Il est tard.
Mais je voulais juste dire
Qu’il y a deux plaisirs que je n’oublierai jamais :
Celui de faire danser les mots
Et celui de te connaitre.
(Rimer, ca s’apprend.)